L'appel au soldat

En 1886, la France avait pour ministre de la Guerre un général de quarante-six ans. Boulanger, ancien condisciple de Georges Clemenceau au lycée de Nantes et soutenu par lui, qui voulait consacrer sa vie à rétablir notre armée brisée par la défaite de 1870-1871. Cette attitude accompagnée de mesures pour rappro-cher la masse des français et l'armée lui valait une grande popularité.
Malheureusement, le gouvernement dont il faisait partie tomba en 1887 par suite de scandales financiers, et la partie de l'opinion qui voulait Boulanger pour la défense militaire en appela à lui aussi contre les prévaricateurs. Jeté ainsi presque malgré lui dans les querelles politiques, brouillé avec Clemenceau et avec son parti, chassé de cette armée qu'il persiste à vouloir réorganiser, il fonde le « Comité National Républicain Révisionniste » pour
substituer à la République du régime d'assemblée, la République du président élu au suffrage universel telle que nous l'avons aujourd’hui.
Comment cette entreprise justifiable en elle-même, et fondée sur une immense popularité, aboutit-elle en trois ans à l'exil de Boulanger et à son suicide, c'est le sujet de ce livre.
Parmi ceux qui ont eu le privilège de suivre la carrière du boulan-gisme, on retrouve notamment François Sturel, ce double de Barrès, et ses camarades - les héros des Déracinés, premier volume de la trilogie intitulée Le Roman de l'énergie nationale (dont L'Appel au soldat est le second volume et Leurs Figures le troisième où Maurice Barrès peint la France politique de 1880 à 1892.

Source : Le Livre de Poche, LGF