Résumé
« Nous sommes en 1990 ou 1995 : demain. Le tiers monde s'est mis en marche vers le paradis de l'homme blanc. Il n'a pour armes que sa multitude et la pitié qu'il inspire : arme absolue. Venue du Gange, une flotte pacifique s'est échouée dans la nuit de Pâques sur les côtes du Midi de la France, chargée d'un million d'immigrants. D'autres flottes sont en route. L'Occident retient son souffle et attend. Au matin de la Résurrection, la marée du tiers monde commence à envahir nos rivages. Faut-il céder à la pitié et s'y noyer soi-même et définitivement, ou employer la force et la férocité contre la seule faiblesse ?
« Tel est le sujet du Camp des saints.
« J'en ai eu la vision en regardant la mer bleue qui conduit sur d'autres faces de la terre à tous les rivages du dénuement et de la surpopulation. Et j'ai peuplé cette vision. Fragile, la conscience occidentale est frappée de plein fouet : l'exode des nantis, les armées qui désertent, les ghettos urbains qui débordent, les gouvernements aux abois, toutes les hautes autorités morales et religieuses prises à leur propre piège, et le peuple, enfin, saisi par la tourmente où presque comiquement s'entrechoquent en se brisant nos dernières valeurs d'Occident, déréglées, déboussolées. Tant de personnages animent mon roman que chacun, je suppose, peut y trouver son double, acteur et témoin.
« Un mot encore. On m'a dit que mon livre faisait peur. Moi, je dis que c'est un livre tonique. Pour ma part, j'y ai entendu souvent, à en pleurer, le rire énorme de notre destinée. »
JEAN RASPAIL
Source : Le Livre de Poche
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