Il y a quatre-vingts ans, le 6 avril 1943, paraissait aux États-Unis ce qui allait devenir le deuxième livre le plus traduit au monde après la Bible (dans plus de cinq cents langues et dialectes) : Le Petit Prince. Avec plus de 200 millions d’exemplaires vendus dans le monde (dont plus de 14 millions en France), on assiste à un phénomène éditorial remarquable. L’ampleur de sa circulation nous autorise à croire qu’il s’agit aussi d’un des titres avec le plus grand nombre d’exemplaires disponibles en livre d’occasion.
Le Petit Prince a été écrit et illustré par Antoine de Saint Exupéry, qu’on connaît aussi pour ses exploits d’aviateur, devenu héros de guerre. Il s’agit du sixième livre de sa carrière après L’aviateur (1926), Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931) qui lui vaudra le prix Femina et sera adapté à Hollywood —, Terre des hommes (1939) — Grand prix du roman de l’Académie française — et Pilote de guerre (1942). Le Petit Prince lui aurait été commandité comme conte de Noël par son éditeur Américain Eugène Reynal qui le voyait dessiner le petit personnage au restaurant sur la nappe en papier.
Ce conte symbolique et philosophique présente un style volontairement simple et dépouillé ; il est ainsi accessible à tous, même au moins lecteurs, et ouvert à une pluralité d’interprétations. Une lecture facile en somme ! L’histoire commence dans le désert par la rencontre du narrateur, un aviateur dont la machine est en panne, avec un petit prince en voyage. Ce dernier habite sur « l’astéroïde B 612 » où pousse une rose délicate mais capricieuse qu’il a promis de protéger. Au fil du récit de son errance et des dialogues avec les personnages qui peuplent les autres planètes (un roi, un homme d’affaires, un allumeur de réverbères…), le Petit Prince révèle au lecteur les vices et écueils dans lesquels l’humanité tombe souvent. Mais il découvre aussi et nous dévoile la beauté de l’amitié et de l’amour ; il évoque des sujets tels que la responsabilité envers les autres et la valeur de l’engagement à travers des figures comme le renard et la rose. L’auteur aborde ainsi des sujets sérieux avec une légèreté de ton qui touche aussi bien les plus jeunes que les plus grands en les invitant à la réflexion.
Parce que « [toutes] les grandes personnes ont d’abord été des enfants» , affirme l’auteur dans sa dédicace à Léon Werth, le choix du conte semblait évident pour toucher la part enfantine qui sommeille en chacun de nous. Choix couronné de succès puisque Le Petit Prince est aujourd’hui le livre préféré de près de 90% des français. Avec 500 000 exemplaires vendus chaque année en France, il continue de venir à notre rencontre pour nous rappeler « [qu’on] ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Il existe également de nombreuses adaptations et produits dérivés (plus de 300 ouvrages, 5 films, 4 opéras, 4 ballets, 4 dessins animés, des bandes-dessinées, des chansons… ) pour les non bibliophiles, ou les passionnés !
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