Le crépuscule au loin

Qu'est devenu Pedro, ce héros disparu en 1946 alors qu'il effectuait, de l'autre côté du rideau de fer, l'une de ses périlleuses
missions spéciales » ? Raphael Lipkin, son ami d'alors, ne le sait pas. Il vit depuis la fin de la guerre dans le doute le plus total. II ignore même si Pedro est vivant, mort, emprisonné peut-être. Et cela jusqu'au jour où un mystérieux correspondant l'informe que la trace de son ami pourrait bien se trouver là, tout près, dans un asile d'aliénés, au cœur de l'Etat de New York.
Raphael Lipkin s'y rend. Mieux, il s'y installe. Et, pendant des mois, se faisant engager comme bibliothécaire, il va côtoyer les pensionnaires de l'asile, partager leur vie, écouter leur délire -scrutant jour après jour sur leurs visages l'invisible indice qui doit le mettre sur la piste. Réussira-t-il? Trouvera-t-il la clé de l'énigme? Pedro est-il vraiment, d'ailleurs, le pur héros qu'il a idéalisé ? Dans ce type de voyage, c'est le chemin qui importe, pas le but. Et le fait est qu'Elie Wiesel, dont l’œuvre a toujours été traversée par ce thème, n'était jamais allé si loin dans le face à face, le corps à corps, le bord à bord avec la folie.
Folie des hommes. Folie du monde. Folie de Dieu lui-même. C'est toutes les figures de la démence que croise - et traque - cet étrange enquêteur parti à la recherche de son passé et n'y retrouvant que des ombres. Ce livre est écrit comme un roman policier. Il se lit comme un récit d'aventures. II a la portée d'une grande fable métaphysique.

Source : Le Livre de Poche, LGF